Le savoir des hightech vs l'industrie des cleantech

vendredi 29 février 2008

Je viens de tomber sur cet article de The Economist (28 février 2008) sur les « geeks » qui deviennent « greens, ces dirigeants des sociétés internet et informatique qui décident de se reconvertir dans le champ des technologies propres.
L’article nous parle de Shai Agassi, un des dirigeants de SAP qui voyait ses chances reculer pour en devenir le président : il a rejoint une start-up, Better Place, qui a annoncé en janvier 2008 un partenariat avec Renault et le gouvernement d’Israël. L’objectif : permettre à un pays entier de rompre avec son addiction au pétrole (“get an entire country off its addiction to gasoline”) en passant aux voitures électriques.



Vinod Khosla, le célèbre investisseur indien et américain, a aussi décidé, parmi d’autres d’investir le champ des technologies propres. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il est un des cofondateurs de Sun Microsystems. Il a aidé à fonder Excite. Il est au conseil d’administration de la fondation Grameen, qui cherche à dupliquer le modèle de la Grameen bank aux Etats-Unis.

Mais ce qui m’intéresse dans cet article n’est pas seulement cette tendance au passage d’un certain nombre d’entrepreneurs de la « high tech » à la « clean tech », qu’il me semble aussi repérer. Effectivement, les deux secteurs sont faits de technologie et de nouveauté, donc les compétences qui ont fait leur preuve dans un secteur peuvent être réutilisées, dans une certaine mesure, dans un autre.

Ce qui devient alors intéressant, ce sont les différences entre les deux secteurs.
Tout d’abord, peut-on monter des entreprises de technologies propres dans son garage, dans la lignée de légende d’Apple, par exemple ?
Je vois une différence importante entre la « high tech » et la « clean tech » : la première, finalement, est en grande partie un marché du savoir et de l’information, alors que la seconde est beaucoup plus industrielle. Pour développer MS-Dos ou un site internet, il suffit d’un ordinateur et d’un logiciel. En revanche, pour développer un outil de production de biocarburants, il faut quasiment investir dans une petite usine. The Economist note ainsi que les start-ups dans les technologies propres ont besoin de davantage de fonds pour se développer, avec des montants allant de 5 à 10 millions de dollars, jusqu’à 50 à 100 millions de dollars. Bref, les technologies propres sont davantage un secteur industriel.

Cela ne veut pas dire bien sûr qu’il ne faut pas s’attendre à quelques inventions dans des garages (nouvelles formes de moteurs, par exemple), mais il se pourrait que cela ne soit pas le modèle dominant. Il faudrait donc peut-être lancer ce débat en France : quels sont les conditions pour que les technologies propres puissent réellement se développer ?
Ma position, à partir des premiers retours d’expérience, est que leur développement en France va nécessiter un secteur financier du capital-risque plus conséquent qu’aujourd’hui, ou l’appui de grands groupes. Qui s’y colle ?

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