Recycler les habitudes...

mercredi 10 février 2010

En 2000, on devait trier manuellement nos matières recyclables avant de les déposer dans un minuscule bac de 64 litres. Le compostage était l'apanage d'une minorité de citoyens, qui déversaient leurs matières putrescibles dans un contenant peu ragoûtant situé derrière la remise. Et seulement une poignée de granoles arrivaient au supermarché avec leurs sacs en tissu sous le bras.

Dix ans plus tard, le bac de recyclage de 64 litres est toujours utilisé, mais comme transit pour les matières qui seront déposées pêle-mêle dans un bac roulant six fois plus volumineux. Trier les restes de table après le souper pour les détourner de la poubelle est devenu un réflexe.

Et l'utilisation de sacs de plastique pour emballer l'épicerie est désormais regardée de travers par une majorité de clients, devenus fidèles apôtres des sacs réutilisables.

La dernière décennie a été marquée par une prise de conscience environnementale sans précédent, estime Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre et grand manitou des écologistes québécois. «L'environnement est devenu un sujet d'actualité de plus en plus ancré dans la vie de tous les jours d'un nombre de gens de plus en plus important à travers la planète», affirme-t-il en entrevue téléphonique.

Pas un jour ne passe sans que ce sujet ne soit traité par les médias. Les télés, radios, médias écrits et sites web y ont consacré 1700 % plus d'espace en 2007 qu'en 2003, révèle une étude d'Influence Communications. «Depuis 2000, on a fait des pas de géant en ce qui a trait à la prise de conscience, que ce soit lorsqu'on parle de qualité de l'eau, de biodiversité, de réchauffement climatique ou de qualité de l'air», se réjouit Steven Guilbeault. «Mais pour ce qui est de l'action, on en est encore aux premiers balbutiements», nuance-t-il.

Vrai que les Québécois ont recyclé, en 2008, plus de matières qu'ils en ont enfouies, une première dans l'histoire. Vrai aussi que la province est le seul État en Amérique du Nord qui pourrait atteindre les objectifs de Kyoto en 2012, indique l'écologiste. Mais il reste encore beaucoup à faire. Les gouvernements peuvent évidemment bonifier leurs actions - le récent échec de Copenhague en témoigne. Tant pour les entreprises que pour les citoyens, il y a aussi amplement place à l'amélioration.

Un exemple parmi tant d'autres? Même si la collecte sélective a permis de doubler la quantité de matières récupérées depuis dix ans, la quantité de déchets envoyés au dépotoir n'a pas diminué pour autant. Elle a même augmenté de 12 % pendant la même période. On ne récupère plus, mais on consomme encore plus.

Source : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/sherbrooke/201001/13/01-938709-le-temps-de-recycler-les-habitudes.php


TechnoPropres

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