Le covoiturage dynamique pour économiser et « écologiser »

mardi 2 février 2010

Une étude du centre de recherche de Nokia intitulée « Empty seats travelling » donne à voir un aperçu de ce que peut valoir, financièrement et écologiquement, le développement du covoiturage dynamique (pour rappel, cette version du covoiturage permet aux conducteurs et passagers connectés à un service en temps réel de connaître les disponibilités de chacun et d’optimiser leurs déplacements, en ville comme pour des trajets plus longs). Au niveau mondial, il y a plus de 500 millions de voitures, dont 236 millions pour les seuls Etats-Unis. Ces voitures parcourent près de 5 000 milliards de kilomètres par an. En s’appuyant sur une hypothèse déjà haute (un remplissage de la voiture de 2 places, alors que les statistiques montrent que le taux d’occupation d’une voiture est plutôt de l’ordre de 1,3 personne par voiture; et 5 cents par kilomètre et par siège), Nokia estime que la valeur des « sièges inoccupés » serait d’environ 500 milliards d’euros. Et c’est bien le développement de la téléphonie mobile connectée à Internet qui peut réveler ce gisement.

Les télécommunications doivent donc permettre la mise en relation des demandeurs (passagers) et des offreurs (conducteurs) qui ont chacun un intérêt à la chose : financier (le conducteur est rémunéré par les passagers, les passagers paient moins cher un déplacement précis), écologique (moins de voitures en circulation, moins de bouchon et de « stop-and-go » si pollueur), et social (nouer des connaissances, partager ses ressources intelligemment). A tel point que l’étude Nokia imagine même une scène où un couple se demanderait « qui prend la voiture, et qui prend le portable ? » avant de partir au travail le matin.

Nokia recense aussi la manière dont les NTIC débloquent les craintes des usagers potentiels. « Voyager avec des inconnus ? » pas si les applications permettent d’évaluer les utilisateurs, comme c’est le cas sur eBay ou d’autres sites où les transactions sont évaluées. « Monter dans une voiture dont on ne sait rien ? », pas avec un système d’authentification des usagers. « Trop compliqué d’organiser des parcours et des emplois du temps ? », si c’était le cas avec le covoiturage classique, le dynamique synchronise en temps réel les utilisateurs (grâce à un système « push »). « Les gens ne sont pas prêts à changer pour l’environnement ? », là encore, si c’est votre entreprise, votre mairie ou votre association qui s’en occupe pour économiser et « écologiser » sur le transport, ça aidera. « C’est une technologie compliquée », eh bien pas tant que ça, surtout depuis que la géolocalisation et le web en temps réel se sont démocratisés.
On est donc à des années-lumière de l’auto-stoppeur, sa pancarte en carton et son air un peu louche, il faut l’avouer. Le covoiturage dynamique partage le destin de ces innovations qui ont mûri sur des décennies, souvent faute des bonnes technologies. La plupart des téléphones vendus actuellement sont équipés du réseau 3G, et sont donc capables de se connecter en temps réel à Internet, et la géolocalisation est rentrée dans les moeurs des utilisateurs des Google maps, de l’iPhone ou du Tom-Tom. Et comme le disait Victor Hugo, « rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue ».

On peut ajouter que le covoiturage est rendu de plus en plus accessible avec le développement du marché des téléphones mobiles, notamment les smartphones. Avec une connection 3G ou Wifi et les possibilités qu’offre la géolocalisation, le concept de covoiturage en temps réel (ou CTR) va permettre. Une start-up incubée à Sciences Po avec le soutien d’Oseo et de l’Ademe, Covivo, s’est lancé sur cette part du marché du covoiturage. Dès qu’ils sont connectés au réseau Covivo (via leur iPhone, par exemple), conducteurs et passagers sont informés en temps réel des possibilités de covoiturage. Cette innovation, portée par deux Lorrains, Matthieu Jacquot et Marc Grosjean, est également soutenue par la région Lorraine.

+ un cas pratique pour savoir combien économiser et « écologiser » sur un trajet de 30km, à 3 plutôt que tout seul.

source : Covoiturage Dynamique

TechnoPropres

2 commentaires:

Ludovic Bu 30 avril 2010 à 07:48  

Sur le papier, tout cela est bien beau. Mais dans la vraie vie, celle des humains (et non des modèles mathématiques) ?

Mon expérience du covoiturage (12 ans d'instauration de différents systèmes dans différents contextes) me permet de dire qu'il faudra atteindre une masse critique tellement importante pour rendre le système fiable que ce sera extrêmement difficile, voire impossible.

J'explique ça, et tout un tas d'autres choses sur les mobilités, dans un livre co-écrit avec Marc Fontanès et Olivier Razemon : "Les transports, la planète et le citoyen"

Rcoutouly 15 mai 2010 à 07:35  

Comment généraliser cette technologie?

En partant non pas du covoiturage qui est une pratique émergente mais de ce qui existe déjà : les transports en commun et les taxis.

Sur chaque téléphone mobile 3G, avoir la possibilité, en rentrant les waypoints (coordonnées GPS) du lieu de départ et du lieu d'arrivée souhaité, d'accéder à plusieurs solutions de transport avec leur horaire et leur prix.

Des serveurs mettront alors en relation les demandeurs (passagers) avec l'offre existante en un endroit précis et à cet instant précis.

http://www.fiscalite-environnementale.net/

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