British Airways utilisera du kérosène produit à partir des déchets de Londres

vendredi 12 mars 2010

L’aéronautique est un secteur intéressant à étudier pour les cleantechs. Cible facile des lanceurs d’alertes sur le climat, il est vrai que l’aviation a un passif assez lourd en termes d’émissions de Co2. Nous vous avions d’ailleurs montré le classement des trajets les plus polluants selon les destinations et compagnies utilisées. D’autres projets en cours semblaient pouvoir changer la donne d’une industrie extrêmement lourde et dont la santé, récemment, s’est considérablement dégradée, écologie et prix des carburants obligent (voir ce pacte signé par 15 compagnies pour se fournir en biocarburant). On cherche donc des solutions pour réduire l’impact environnemental des avions, que ce soit au niveau des carburants (un vol avec un mix de biocarburants de jatropha avait été très médiatisé) ou des composants (comme le principe des « avions en liège » pour remplacer les PVC).




Cette fois-ci, c’est une autre technique qui est utilisée par British Airways (Cleantechnica). La compagnie aérienne a annoncé qu’elle tirerait une partie de son kérosène d’une unité de conversion des déchets en carburant. On pense, évidemment, à l’utilisation de ce concept (« waste to energy ») fait aux Pays-Bas où une déchetterie produit à la fois de l’eau et du chauffage. Le projet Solena, à Londres, devrait à terme produire près de 60 millions de litres de carburant vert (peut-on parler de biocarburant ?), soit 2% de la consommation annuelle de la compagnie, avec un objectif fixé à 10% à terme. En 2014, date de mise en service effective, ce seront donc 50 000 tonnes de déchets de la ville de Londres qui seront ainsi recyclés.

Ce type de circuit est avantageux à plusieurs titres :

· Tout d’abord, on trouve un débouché aux ordures ménagères, un vrai problème pour les grandes métropoles qui en produisent des tonnes (La France produit ainsi 868 millions de tonnes de déchets annuellement, et il nous coûte 12 milliards d’euros de les retraiter)

· Ensuite, le méthane qui est le « produit » du traitement des déchets trouve une utilisation (c’est à la fois un carburant possible et une source d’émission de gaz à effet de serre)

· Enfin, on s’épargne les polémiques liées à la durabilité des biocarburants (emploi de terres agricoles, conversion de ressources qui pourraient servir à alimenter la planète) puisqu’à priori, personne ne se plaindra de voir ainsi utilisés cette ressource que sont devenus les déchets.

Il s’agit donc d’une alternative crédible aux biocarburants, puisque d’une part ceux-ci ne sont pour l’instant pas assez aboutis pour fournir une proportion significative du kérosène pour l’aviation, mais en plus, l’aéronautique n’aura pas à attendre le développement et la production de masse d’avions capables de tourner au biocarburant (les moteurs doivent être entièrement revus, un peu comme pour les voitures).

British Airways pourrait cependant être plus ambitieuse puisque Londres produit près de 3 millions de tonnes de déchets convertibles par an.


TechnoPropres

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