Le gouvernement veut de nouvelles centrales électriques à la biomasse

lundi 15 décembre 2008

Un nouvel appel d'offres vient d'être lancé par le gouvernement pour construire des centrales fonctionnant à partir de bois, de résidus de l'industrie papetière, de marc de raisin, etc. Les projets retenus en fonction de leurs performances énergétiques bénéficieront d'un tarif préférentiel d'achat de l'électricité.



Le pari sera-t-il tenu ? Décidé à promouvoir les énergies renouvelables, le gouvernement s'était fixé pour but, il y a deux ans, de porter à 1.000 mégawatts en 2010 la puissance cumulée des centrales électriques fonctionnant à partir de bois, de paille, de résidus de l'industrie papetière, de marc de raisin, etc. Un objectif qui n'est pas encore atteint. Pour l'instant, entre les centrales existantes et les 22 projets validés cet été par les pouvoirs publics, seuls 700 mégawatts sont en vue. C'est pourquoi Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, vient de lancer un nouvel appel d'offres, le troisième de ce type.
Via cet appel d'offres, l'Etat entend soutenir le développement d'installations de production d'électricité à partir de biomasse pour une puissance totale de 250 mégawatts. Les projets retenus bénéficieront d'un tarif préférentiel pour vendre leur électricité à EDF. Le gouvernement choisira les projets en fonction de leurs performances énergétiques, et du fait qu'ils ne détournent pas de terres cultivables ou de matières organiques actuellement utilisées par d'autres industries comme la papeterie. Autre critère : les régions de montagne, l'Alsace, la Lorraine, Champagne-Ardenne, le Nord - Pas-de-Calais, la Picardie, la Bretagne, ainsi que la Seine-et-Marne seront privilégiées. Le précédent appel d'offres avait connu un grand succès : 56 dossiers déposés pour une puissance cumulée plus de 2 fois supérieure aux attentes. Finalement, Jean-Louis Borloo a sélectionné en juillet 22 projets pour un total de 300 mégawatts. Soit de un quart à un tiers de la puissance d'un réacteur nucléaire. Mais les centrales en cause utiliseront aussi les déchets organiques pour produire de la chaleur, pour environ 450.000 tonnes équivalent pétrole par an. Les projets choisis font la part belle aux grands groupes énergétiques, Dalkia (filiale d'EDF et Veolia Environnement) emportant en particulier 3 projets géants représentant 40 % du total.
Le gouvernement avait mis les moyens. Il a garanti aux 22 centrales retenues de pouvoir vendre pendant vingt ans leur électricité à un tarif moyen de 12,8 centimes par kilowattheure, soit bien plus que le prix du marché actuel de 6,5 centimes. Les autorités font valoir que c'est le prix à payer pour susciter des projets de qualité, respectant un cahier des charges strict en termes de développement durable et d'efficacité énergétique. En réalité, c'était même la seule façon de susciter des projets tout court. Car le tarif d'achat de référence mis en place par un arrêté de 2002 pour les installations postérieures à cette date ne permet pas à une centrale à la biomasse d'être viable. Il n'est que de 4,9 à 6,1 centimes le kilowattheure, à comparer à 8 centimes pour l'éolien et 55 centimes pour l'énergie photo- voltaïque.
Au mois de janvier 2005, un premier appel d'offres avait déjà remporté un grand succès. Mais les 14 projets retenus, qui doivent démarrer au plus tard le 1er janvier 2009, avaient obtenu du gouvernement un prix moyen de vente de 8,6 centimes le kilowattheure qui s'est révélé insuffisant.
Selon le décompte de la Commission de régulation de l'énergie, 5 projets ont démarré, mais 5 autres n'ont pas réussi à être viables, la destinée du solde étant encore indéterminée.

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