Les compteurs intelligents sauveront-ils la planète ?

mardi 17 août 2010


Sous ce titre un peu audacieux, il est en fait question de la capacité des technologies de la smart grid, ou gestion intelligente des réseaux, à aider à lutter contre le réchauffement climatique. La smart grid, c’est un ensemble de technologies qui combinent la connaissance des réseaux informatiques à celle des réseaux de distribution d’énergie. Concrètement, il s’agit de barder le réseau électrique, par exemple, de capteurs qui, reliés entre eux par Internet, permettent au distributeur comme au consommateur de savoir l’état des flux existants, des fuites, des surconsommations inutiles, afin d’optimiser la charge sur le réseau.


Google s’est lancé assez tôt dans cette bataille en proposant un tableau de bord qui, pour ceux qui s’intéressent aux web, ressemble à Google Analytics. Microsoft lui a emboité le pas avec Hohm, qui intégrera à terme la gestion de la voiture électrique. Enfin, ERDF a récemment installé certains de ces compteurs intelligents à Lyon. Mais sera-ce suffisant à changer nos comportements ? Cleantechies nous livre des pistes innovantes.


Une étude de l’American Council for an Energy Efficient Economy nuance cette affirmation, précisant qu’il est d’emblée difficile de faire la part entre le battage médiatique autour de ces outils nouveaux et leur utilité concrète, au quotidien. Et pourtant, la même étude confirme que les américains sont « energy blind », c’est à dire qu’ils ne voient pas, comme beaucoup, leur consommation d’énergie. A part une facture mensuelle, aucun indicateur ne leur dit si la veille, leur consommation a fait un pic, ni pourquoi, ni comment ça aurait pu être évité.


Si les compteurs intelligents permettent de mesurer ces choses (ils n’équipent pour l’instant que 4,7% des foyers américains, mais devraient atteindre les 40% dans les 5 à 7 ans), l’ACEE estime que ça n’est pas suffisant pour que les consommateurs agissent, et qu’il leur faut un autre levier d’action. Si l’efficacité des compteurs a commencé à être mesurée (une méta-étude de 57 études américaines, européennes et japonaises trouve une réduction de 4 à 12% de la consommation d’électricité dans les foyers équipés), tout dépend en fait de ce qu’affiche les tableaux de bords du compteurs. C’est ici que la psychologie entre en jeu : comment convaincre par des chiffres ou des courbes que le consommateur « dérape » ? Voici quelques enseignements étonnants de ces études :

  • Nous sommes moins réactifs à des programmes visant à réduire notre consommation selon les moments de la journée (heures pleines/ heures creuses) que tenter de réduire cette consommation en permanence.
  • Une crise énergétique serait le meilleur moyen de nous convaincre d’adopter ces compteurs, plutôt que les discours sur le développement durable. Les Californiens font régulièrement l’expérience des « power cuts » et comprennent que leur (sur)consommation individuelle sature le réseau qui est contraint de lâcher.
  • Les compteurs intelligents seraient concurrencés par les téléphones, notamment les smartphones. Plutôt que d’aller devoir ouvrir son compteur pour voir sa consommation, une application sur iPhone que l’on peut suivre partout inciterait à de meilleures économies d’énergie.

Ainsi, l’ACEE conclut que la smart grid ne doit pas être le mariage de deux champs : les technologies de l’information et l’énergie, mais de trois, en rajoutant les sciences du comportement pour rendre réellement efficaces ces mesures, et les convertir en actions au quotidien.


TechnoPropres

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