Dépolluer les cargos avec de l’eau

jeudi 5 août 2010




Les cargos sont les transports les plus polluants, et de très loin, rappelez-vous, nous avions fourni l’année passée une liste des 38 navires qui polluaient autant que le trafic automobile d’un pays. Treehugger propose une solution provocante à première vue, mais qui mérite d’être étudiée pour faire baisser la pollution de ces mastodontes des océans.


Un cargo, nous parlons bien des plus gros qui servent à transporter les marchandises entre les différents continents, sont littéralement des machines à polluer. La plupart d’entre eux sont vieux, avec des moteurs mal entretenus, qui utilisent les types de carburants les plus polluants, et qui profitent très largement du manque de régulation des eaux de la planète pour dépolluer le reste de leurs flux (à noter cependant les premiers cargos solaires sont déjà en fonctionnement). Pas d’étonnement donc face à ce chiffre : 1 cargo produit à peu près autant de pollution de l’air qu’un million de voiture (ceci nous permettant également de souligner que dans le secteur de l’automobile, entre les années 60 et maintenant, les moteurs n’ont plus rien à voir en termes d’efficacité énergétique et de pollution).


La solution miracle ? Mettre de l’eau dans le carburant. Si l’idée peut paraître contre-intuitive au premier abord, voici pourquoi elle mérite que l’on s’y attarde. D’abord, le constat alarmant de James Corbett, de l’Université du Delaware « la pollution due aux diesels des cargos est responsable de 60 000 décès par an », ceci sans compter ceux qui ne sont pas morts mais qui ne sont pas au mieux de leur forme. Ce qui pose problème, c’est que la combustion du carburant est incomplète, ainsi, le carbone du carburant finit par se mélanger à du nitrogène plutôt qu’avec de l’oxygène. Et c’est sur ce point que l’eau pourrait améliorer la combustion. La chaleur du moteur casse les molécules d’eau. Les atomes d’hydrogènes (les « H » de « H2O ») facilitent la cassure des molécules des hydrocarbures, les rendant « mieux » combustibles. Les atomes d’oxygène (les « O ») se fixent avec ceux de carbone, ce qui garantit une meilleure combustion.

James Corbett propose d’utiliser un surfactant, qui est un mélange d’acide oléique (un acide gras que l’on retrouve dans plusieurs huiles végétales) et d’amines (qui comprennent du nitrogène), pour lier l’eau au diesel et éviter l’effet « sauce salade » qui sépare systématiquement l’huile du vinaigre et de l’eau. Cette mixture se dissout dans le carburant et lie l’eau au diesel sans aucun besoin d’énergie pour mixer les deux.

A la combustion, le résultat est impressionnant, avec près de 80% des émissions d’oxyde de nitrogène évitées, et aucun dégagement toxique de la combustion du surfactant. Si ce procédé marche, et sans avoir besoin de changer les moteurs des vieux cargos, ce sera donc un très beau pas pour un secteur des transports maritimes qui semble avoir plusieurs décennies de retard en matière de développement durable.

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TechnoPropres

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