C’est quoi les clean tech ?

mercredi 2 juillet 2008

Bruno Wattenbergh a publié un excellent article que nous reprenons ici, sur l’excellent site belge lavieameilleurgout.mint.be.

http://lavieameilleurgout.mint.be/index.php/2008/05/29/c%e2%80%99est-quoi-le-clean-tech/20085134

Il n’y a pas de définition standard du secteur dit « clean tech », mais on peut y intégrer l’éolien, l’énergie solaire, la biomasse, l’hydroélectrique, les bio-carburants, les matériaux non-toxiques, dans la construction par exemple, l’assainissement des eaux ou des sols pollués, le stockage de l’électricité, les nouvelles technologies dans la lumière, toutes ces applications qui sont plus efficiente énergétiquement parlant.
Ce clean tech serait comparable au secteur de l’Internet des années 2000 ?
Oui et non ! Oui au niveau de l’engouement. L’environnement est hype, tendance, tout le monde en parle, les gens et les entreprises, concernés par le défi environnemental. Les opportunités dans le secteur de l’environnement sont poussées par l’enjeu de société. Le web lui était lui tiré par la technologie et on cherchait des applications créatrices de valeur, n’importe où, n’importe comment … avec une bulle qui a explosé. En fait 6 facteurs appelés les 6 C’s en anglais dopent ce secteur :
1) Les COUTS – le facteur sans doute le plus fort, les coûts de l’énergie explosent.
2) Le CAPITAL – il y a un afflux incroyable de capitaux dans ce secteur, on parle de milliards de dollars, de yens, d’euros et de yuan chinois qui sont disponibles, tant du côté des pouvoirs publics que des investisseurs privés.
3) La COMPETITION – il y a un enjeu stratégique dans les technologies propres. Les gouvernements sont en guerre pour dominer le secteur du clean-tech à coup de subventions à la recherche et au développement, et à l’investissement.
4) La CHINE – la formidable demande chinoise pèse lourd sur la planète, sur les matières premières, sur l’énergie. Cette explosion de la demande dope les propositions alternatives et les substituts aux méthodes conventionnelles de production, de transport, de construction, de délivrance de l’eau.
5) Les CONSOMMATEURS – eux-mêmes qui sont demandeurs de produits et services plus respectueux de l’environnement.
6) Enfin, LE CLIMAT – du point d’interrogation on est passé aux certitudes sur la nécessité de produire et de vivre différemment.
Cela veut dire quoi concrètement ?
Que les montants disponibles sur le marché des capitaux pour créer des entreprises dites « clean tech » explosent, que les montants investis dans des projets environnementaux explosent aussi. Et on commence à avoir des chiffres … aux USA on est passé de 500 millions de dollars investis par des fonds de capital à risque en 2005 à près de 3 milliards et demi de dollars d’investissements l’année passée … Au niveau européen et seulement sur le dernier trimestre 2007, on a constaté 360 millions de $ d’investissements en clean tech.
Les secteurs de prédilections ?
Logiquement les secteurs en relation avec l’énergie, mais on constate une croissance forte dans les autres secteurs, dont notamment le traitement de l’eau.
Et des investissements rentables en plus. C’est incroyable, mais le CleanTech Monitor annonce des returns moyens de plus de 40%, soit largement plus que les secteurs conventionnels.
Cela veut dire aussi que des outils spécialisés se montent visant à financer exclusivement des projets environnementaux … et c’est le cas aussi en Belgique. La semaine passée un fond d’investissement belge, le CAPRICORN VENTURE a annoncé disposer de 100 millions d’€ disponibles pour des projets environnementaux. CAPRICORN fédère des investisseurs privés, des investisseurs institutionnels tels que le Fonds Européen d’Investissement, Participatie Maatschapij, Dexia, et des partenaires considérés comme stratégiques dans le secteur environnement comme Solvay ou Suez.
Quel intérêt pour une entreprise comme Solvay ? Avoir un œil attentif sur les meilleurs projets en clean-tech pour valider le développement de leurs propres futurs projets, une sorte de test en live des futurs business modèles qui vont réussir.
C’est le problème aujourd’hui … on ne sait pas ce qui va fonctionner, ce qui ne va pas fonctionner comme modèles entrepreneuriaux. Exactement comme dans l’Internet naissant dans les années 2000 ! Les modèles entrepreneuriaux restent à créer. Donc tout le monde doit surveiller le marché, comprendre où sont les créations de valeur, comment capturer ces nouvelles valeurs, voire même comment les délivrer au client !

Un texte qui nous rappelle opportunément que les technologies propres sont bien plus qu’une mode écologiste, et sont boostées par des fondamentaux économiques extrêmement puissants. Raison de plus pour que la France profite de ses avantages en la matière…

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