Précisions sur le plan de relance de l'électricité
samedi 6 septembre 2008
J'en parlais le 1er septembre, le ministre de l’environnement Jean-Louis Borloo a annoncé fin juillet un « plan de relance » du parc hydraulique français visant à augmenter celui-ci de 10% d’ici 2020. « Ce plan est la première étape de l’exercice de programmation énergétique pour 2020 découlant des conclusions du Grenelle Environnement. Il sera présenté (...) devant le Parlement avant la fin de cette année ».
La première grande mesure annoncée concerne le « renouvellement des concessions des 399 barrages les plus importants ». Le décret autorisant la mise en concurrence des concessions est signé. Mais Jean-Louis Borloo a aussi annoncé deux autres mesures : un « soutien massif de l'Etat aux investissements effectués dans les barrages » et « l'amélioration de la qualité des eaux, des fleuves et des rivières ».
On ne peut que se féliciter de la relance de la production d’énergie par hydroélectricité, car celle-ci comporte beaucoup d’avantages. Elle émet peu de CO2, sauf dans certains cas particuliers (les zones tropicales). C’est une production qui n’impacte pas la qualité de l’air (pas d’émission de SOx ou de NOx). Elle permet de stocker l’énergie et donc est bien complémentaire des énergies intermittentes comme l’éolien : alors que l’on ne peut décider le vent à souffler, on maîtrise davantage l’eau du barrage Il y a beaucoup d’autres avantages : longévité des constructions, efficacité de la production énergétique (environ 90% de l’énergie de l’eau est convertie en électricité), etc.
Comme toujours avec les technologies, même les plus propres, il y a des zones de risque ou des limites qu’il faut maîtriser : dans un communiqué, France Nature Environnement « juge les objectifs irréalistes » et dénonce une possible altération « à long terme » du « bon état écologique des milieux naturels aquatiques ». Je suis un peu moins sceptique : nous n’avons pas en France des ouvrages pharaoniques comme le barrage des Trois Gorges ! Bref, nous sommes quand même assez peu dans le cadre de nouveaux risques environnementaux : il s’agit d’ouvrages déjà existant. On peut cependant s’étonner du fait que toutes les initiatives en faveur d’un développement plus durable soient systématiquement contrées par la mise en avant des risques qu’elles comportent.
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