L'exploitation du vent de la mer du Nord dépend du renforcement du réseau électrique

lundi 12 avril 2010

Près de l'île de Lolland, au sud du Danemark, les techniciens commencent, ce mois de mars, à monter sur les mâts les premières des 90 turbines du parc éolien offshore Rodsand 2. Après l'inauguration en septembre du parc géant de HornsDev2, le Danemark se place ainsi en tête des pays européens les mieux équipés en éolien marin, devant l'Angleterre, les Pays-Bas et la Suède.

En 2009, 199 turbines ont été installées en Europe, et 17 parcs sont actuellement en construction. Mais la multiplication des installations commande au Danemark comme aux pays riverains de la mer du Nord de réfléchir à une architecture d'ensemble connectant les fermes éoliennes aux réseaux terrestres.

Les Etats et les opérateurs de réseau de transport d'électricité avancent dans leur réflexion afin d'aboutir d'ici la fin de l'année à un cadre d'action coordonné. Une réunion de travail intergouvernementale devrait avoir lieu le 11 mars à Bruxelles pour faire avancer le dossier.

Lieu béni des vents, la mer du Nord est le point d'ancrage de l'éolien offshore en Europe. Pour tous les pays riverains, l'accroissement des sources en énergies renouvelables pose le problème de l'interconnexion des réseaux terrestres nationaux.
Deux objectifs sont poursuivis : l'intégration transparente des sources renouvelables dans leur portefeuille énergétique et la possibilité de trouver un équilibre d'ensemble entre les quantités produites à certains endroits et la demande exprimée à d'autres.


Premier pays au monde pour la puissance éolienne installée par habitant, le Danemark peut par exemple produire à certains moments plus d'électricité qu'elle n'en consomme, alors que la Pologne chercherait à en importer.

A la fin de 2009, les pays concernés ont pris les choses en main pour accompagner cette nécessaire interconnexion. La Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni se sont rassemblés en décembre 2009 pour former la North Sea Grid Initiative. Rejoints en février par la Norvège, ils ont pour objectif d'aboutir à la définition d'un accord cadre pour la mise en place d'une "Super Grid" avant la fin de 2010. Cette alliance inter-gouvernementale permet d'éviter le développement d'interconnexions sur un mode bilatéral, qui pourrait être préjudiciable à la cohérence d'ensemble du système.

La conception d'un réseau d'interconnexion fait face à plusieurs problèmes. "Les systèmes techniques doivent être adaptés, notamment pour pouvoir accepter les courants continus nécessaires, les différences de normes électriques nationales doivent être gérées et les variations de législations et de modes de régulations sont aussi à prendre en compte", note Jean Verseille, directeur du développement du réseau chez RTE et membre de la direction de l'Association européenne des opérateurs de réseaux d'électricité (Entsoe).

L'Entsoe, qui vient de présenter une première ébauche de son plan de développement des réseaux en Europe sur les dix ans à venir, fait de l'intégration des énergies renouvelables "un défi qui doit être pris en compte de manière urgente".

L'adaptation du réseau de transport d'électricité est en effet un passage obligé si l'Europe veut pouvoir réaliser son objectif de tirer 20 % de sa consommation d'énergie des sources renouvelables en 2020.

Source : Le Monde


TechnoPropres

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