Capture et stockage du Co2 : le point

vendredi 3 avril 2009

Le CO2, dioxyde de carbone, est l’un des principaux gaz à effet de serre. Sa gestion permet donc de limiter la pollution atmosphérique. C’est pourquoi la recherche s’oriente vers la capture, le transport et le stockage souterrain de ce gaz. Il s’agit de récupérer les émissions générées par l’activité industrielle et de les enfouir dans des cavités inexploitées.

Le stockage géologique peut être effectué de différentes façons : stockage dans des gisements épuisés de gaz ou de pétrole, stockage en nappes aquifères salines, stockage dans des gisements houillers. La recherche s’oriente également vers la réinjection dans d’autres champs de production. Le stockage biologique utilise la capacité des forêts à retenir le CO2 par la photosynthèse ; il s’applique aux émissions de CO2 relativement faibles. Le stockage océanique consiste à dissoudre le CO2 dans les océans ; cependant, on ignore l’impact de ce procédé sur les écosystèmes aquatiques.

Il existe plusieurs méthodes de transport du CO2 : par canalisations, ou par bateau sous forme réfrigérée. Il est évidemment important d’optimiser la consommation énergétique liée à ce transport.



Actuellement, on estime que la mise en place d’un procédé de capture du CO2 dans une usine diminue de 15% à 25% l’efficacité de celle-ci, et augmente ses coûts de 50%. Il existe une usine-test au Danemark qui permet la recherche à échelle réelle sur les possibilités d’intégration d’un système de capture à une industrie. 85% du coût de cette méthode est lié au captage ; en l’état actuel de la technique, l’installation de dispositifs de capture dans les usines ne serait absolument pas rentable.

La technique de l’enfouissement est par ailleurs encore discutée ; en effet, enfouir le CO2 ne signifie pas le détruire. Il est donc très important d’étudier la sécurité de l’enfouissement, l’imperméabilité des cavités, la résistance à l’activité sismique, la surveillance afin d’éviter les fuites… La généralisation de cette technique n’est pas envisageable avant 2050 ; or, c’est à cet horizon que les mesures de réduction des émissions sont censées avoir fait effet. Cela peut expliquer l’engouement des industries pétrolières pour le procédé qui leur permet pour le moment de poursuivre leur activité normale. De nombreuses ONG s’opposent donc à cette technique, jugée trop dangereuse et n’apportant pas de solution réelle au problème des émissions de CO2.

Quelques projets en cours :

Le projet européen CASTOR allie des partenaires publics et privés de 11 pays d’Europe. L’un de ses objectifs est la réduction de 10% des émissions de CO2 des industries européennes. Il vise également à diminuer de moitié les coûts de capture du CO2 (pour arriver à un coût compris entre 20 et 30 euros pour la capture d’une tonne de CO2) et de développer des méthodes de sélection des sites de stockage géologique. L’enjeu de ce projet est à la fois de respecter les objectifs de durabilité du protocole de Kyoto et d’assurer l’approvisionnement énergétique européen. Ce projet est peu connu du grand public ; bien qu’il ait été lancé il y a une dizaine d’années, 55% des Français ignorent son existence.

Le gisement de gaz naturel K12-B, situé près d’Amsterdam et exploité depuis 1981, produit un gaz à forte teneur en CO2, ce qui a nécessité l’installation d’une infrastructure de traitement sur place, afin de rendre le gaz commercialisable. Ce CO2 est ensuite réinjecté dans le gisement. Sur le site norvégien de Sleipner, une expérience de stockage du gaz dans un niveau située au-dessous du réservoir a été lancée ; cela permet de stocker 1 million de tonnes par an.
L’Union Européenne a accordé une aide de 6 millions d’euros au projet CO2GéoNet (réseau de recherche européen indépendant sur le stockage du CO2) et a subventionné 27 projets de l’IFP sur le sujet depuis 2002.

Le Club CO2 a été fondé en 2002 par l’IFP, l’ADEME et le Bureau de Recherche Géologique et Minière ; il réunit les grandes entreprises de l’industrie énergétique française afin de développer une réflexion sur la capture du CO2.

La plateforme ZEP, réunissant ONG et entreprises, a été créée en 2005. Son objectif est d’éliminer d’ici 2020 les émissions de CO2 des centrales électriques à énergie fossile.
Le deuxième colloque international sur la capture et le stockage du CO2 s’est tenu à Paris en octobre 2007, organisé par l’IFP, l’ADEME et le BRGM.

Les entreprises, en particulier celles du secteur pétrolier, investissent massivement dans la recherche à ce sujet. Sept opérations de stockage du CO2 sont actuellement en cours dans le monde, dont deux en Europe.

Un nouveau projet expérimental a été lancé en Allemagne ; il vise à injecter en 2 ans 60 000 tonnes de CO2 à 800m sous terre, de manière à développer des outils de surveillance adaptés. Le coût de ce projet est estimé à environ 30 millions d’euros.

TechnoPropres

Sources :
http://www.gazdefrance.com/FR/public/page.php?iddossier=315
https://www.co2castor.com/
http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=112019&titre=Capture%20et%20stockage%20du%20CO2%20:%20les%20limites%20d’une%20technique%20en%20voie%20de%20développement
http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=111688


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